Les misérables de victor hugo
2868 mots
12 pages
Introduction. Dans L’île des esclaves, publiée en 1725, Marivaux (1688-1763) met en place une « utopie » : le maître, Iphicrate, est tenu de jouer le rôle du serviteur ; et le valet, lui, est tenu de jouer le rôle du maître. Ce renversement se produit à la faveur de l’arrivée d’Iphicrate et Arlequin sur cette île étrange appelée « île des esclaves ». Dans la scène 1, précisément, Iphicrate vient de se rendre compte qu’il est sur une île qui menace son pouvoir, et il vient d’en informer son esclave, Arlequin. « (…) si je ne me sauve, je suis perdu, je ne reverrai jamais Athènes, car nous sommes dans l’Île des Esclaves. » Et il explique à Arlequin ce qu’est cette île : « Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s’établir dans une île, et je crois que c’est ici (…) » Arlequin profite de ce qu’il vient d’apprendre pour savourer par avance le sort qui lui est réservé. Et, si les rôles semblent encore bien établis, Arlequin manifeste déjà une vraie liberté qui remet en question l’ordre du maître.
I) La farce du maître et du valet ? L’échange entre Arlequin et Iphicrate donne dans un premier temps le sentiment que nous avons affaire à une sorte de farce entre le maître et le valet.
1) Des personnages bien typés. Dans la scène, et pour que puisse se mettre en place, effectivement, une sorte de « farce », il est en quelque sorte nécessaire que les personnages soient en quelque façon bien définis : d’un côté le « maître », de l’autre le valet. A partir de quoi le « jeu » va pouvoir se mettre en place.
Iphicrate est ainsi le « maître » de la situation, ou, du moins, il souhaite faire œuvre de « maître ». Et se comporter comme tel. On peut même dire qu’à l’appui de cette position de maître, le dialogue est soumis à une sorte de « gradation » : du « Je ne te comprends point, mon cher Arlequin », à « Misérable, tu ne mérites pas de vivre », il y a en effet une sorte de palier qu est ménagé par