Les misérables victor h
D’après votre lecture des Misérables, de Victor Hugo, diriez-vous qu’il s’agit d’un roman réaliste ?
Tandis que le réalisme s’attache à représenter le monde, les hommes tels qu’ils sont ; le romantisme prône une libération du langage, le mélange des genres, l’expression de la sensibilité individuelle. Victor Hugo est reconnu comme une puissante figure de ce dernier mouvement, en tant que poète, dramaturge et romancier. Cependant, bien que Les Misérables en aient certains aspects peut-on aller jusqu’à considérer ce roman comme réaliste?
Victor Hugo est considéré comme le chef de file du mouvement dont la période de gloire débute au moment du triomphe des jeunes romantiques lors de la bataille d’Hernani et se termine avec Hugo, même si des aspirations romantiques sont présentes déjà avant, chez Rousseau, Goethe, Chateaubriand –le précurseur- et bien après jusqu’à Mallarmé –fin de la comète romantique. D’ailleurs, Victor Hugo lorsqu’il exprima son désir de devenir écrivain déclara qu’il serait « Chateaubriand ou rien !» ce qui montre bien son désir d’investir ce mouvement. Il en deviendra le « mage », le chef de file de toute la nouvelle génération notamment avec La Préface de Cromwell. Se peut-il que celui qui avec Charles Nodier rassemblait le « Cénacle » ait écrit un roman réaliste ? Reste que le roman embarrasse encore la critique. Entre drame populaire, tableau réaliste et essai engagé, on comprend que l’œuvre soit difficilement classable. Quels sont tout d’abord les aspects réalistes du roman ? Tout d’abord, on s’aperçoit que Victor Hugo se fait un devoir d’écrire « les misères », de montrer le peuple, la souffrance, la réalité. Dans les Misérables, il y a prise en compte des réalités sociales, culturelles et physiques, ce qui rapproche le roman du réalisme. L’auteur fait une analyse précise de certains événements, comme, par exemple, l’insurrection de juin 1832. Quand Victor Hugo travaille les chapitres qui évoqueront Gavroche et