Les mutations politiques et institutionnelles de la ve république survenues depuis 1958 ont-elles gardées intactes l'esprit initial de la ve?
Introduction
« Une Constitution, c’est un esprit, des institutions, une pratique » c’est qu’affirma le général Charles de Gaulle lors d’une conférence de presse, le 30 septembre 1964. Il présente ici clairement sa vision de la Ve République, c’est à dire un régime où le président définit la politique de la nation et se pose en arbitre au-dessus de partis. Mais cette vision n’est pas celle écrit dans la Constitution de 1958 qui jette les bases de la Ve République. En effet, suite à l’échec de la IVe République, la Ve se doit de reprendre le flambeau et d’instaurer un régime stable et pérenne. Or, les acteurs politiques de cette époque ne désirent pas une République où les pouvoirs seront concentrés au main d’un seul homme, le Président de la République. Ils désirent au contraire modérer son pouvoir au profit du parlement et du premier ministre qui dirigera comme noté dans les textes, la France. La Constitution de 1958 instaure donc un compromis et on constatera plus tard une schizophrénie entre le texte juridique et son application.
Quelles sont alors les mutations qui sont survenues au cours de ce long régime ? Le régime de la Ve République s’est au cours des 50 dernières années beaucoup transformé aussi bien sur le plan politique que dans les institutions qui sont obligés de s’adapter aux évolutions que traversa la France et notamment à l’intégration dans l’Union Européenne. La question de l’esprit de la Ve République est quand à elle ambiguë. Il est difficile en effet de le définir précisément puisque s’opposent à la fois la vision gaullienne et la vision primaire de la Ve république. La première désire un Président à le tête de l’exécutif qui concentre les pouvoirs, la deuxième, que l’on pourrait qualifier d’héritiers de la IVe République, désirent un pouvoir législatif et un premier ministre fort.