Les médias comme organismes de surveillance appropriés pour agir au nom du public
Notre réflexion sera appuyée par de brèves illustrations et de multiples références. Elle se terminera par une conclusion démontrant l’importance d’élargir le champ de l’éthique dans un domaine jusqu’ici réfractaire à cette nécessité.
LES MÉDIAS COMME ORGANISMES DE SURVEILLANCE APPROPRIÉS
POUR AGIR AU NOM DU PUBLIC.
Dans la plupart des sociétés de droit, les libertés de presse et d’opinion font l’objet de protections législatives particulières, souvent même constitutionnelles. Et dans l’imaginaire populaire, les médias sont souvent affublés du titre chevaleresque de véritables «gardiens de la démocratie». Ces illustrations démontrent bien l’influence des médias dans nos régimes démocratiques.
Depuis quelques années, les médias écrits et électroniques font l’objet d’une concentration grandissante aux mains de puissants groupes industriels et financiers. La concentration, pour reprendre les propos de Marc Raboy, est «le processus économique et financier qui caractérise un marché marqué à la fois par la réduction du nombre des acteurs et par l’augmentation de leur envergure» . Dans plusieurs pays, particulièrement ceux où l’État n’est pas un acteur médiatique de premier plan, ces conglomérats détiennent presque le monopole de l’information. Le retour sur l’investissement est certainement l’une des motivations premières de ces groupes commerciaux face à ce secteur d’activités. Mais on ne saurait occulter l’intérêt qu’ils portent sur l’information dans la mesure où l’information est porteuse de valeurs et permet d’exercer, par des choix