Les médias et l'indifférence
La violence dans les JTs
Un camp de réfugiés rwandais au Zaïre
Selon moi, il s’agit du reportage le plus intéressant en termes de construction. Les journalistes ont réussi à montrer l’horreur de la situation à travers un reportage qui dénonce le quotidien de milliers de réfugiés. Ce sont des images dures qui sont présentées appuyées d’un commentaire éloquent qui, je trouve, dramatise la situation. Ce que j’entends par là, c’est que les images parlent d’elle-même, il est inutile d’en rajouter par-dessus en employant un discours extrêmement morbide. Mais ce qui me frappe par-dessus tout dans ce reportage c’est l’aspect quotidien : ces gens vivent entourés de la mort. De même, le discours de l’homme appartenant à une ONG est particulièrement poignant. Généralement, les personnes qui font partie de ce type d’organisation ont déjà apporté leur aide à des situations complexes et voir cet homme totalement désemparé face à ce qu’il vit renforce énormément la véracité de ce qui se déroule sous nos yeux.
On nous a démontré que le reportage se construit comme suivant la Traversée du Styx. A nouveau, c’est un appel à l’imaginaire collectif qui montre bien que le reportage est élaboré et mis en scène en amont. Le reportage est rythmé de séquences d’images commentées avec seulement quelques témoignages relativement courts. La majorité du temps de parole est attribué au commentateur des images qui laisse habilement des temps de pause lors des moments les plus marquants. Le spectateur se retrouve face à des séquences silencieuses, seul face aux cadavres que lui présente le reportage. Ceci intensifie une ambiance déjà malsaine et entraine le spectateur dans un profond sentiment d’impuissance, auquel il peut remédier en envoyant des dons. Il est intéressant de souligner que c’est uniquement à la fin du reportage que le journaliste parle des moyens existants pour aider ces réfugiés. On a ici un cas classique d’exposition