De l’affaire Dreyfus à la Seconde Guerre mondiale : la suprématie de la presse (1881-1939)
A- Comment la presse favorise-t-elle la bipolarisation de l’opinion publique lors de l’affaire Dreyfus ?
La presse révèle l’affaire :C’est la presse, La Libre Parole d’Edouard Drumont, le 1er novembre 1894, qui annonce l’inculpation de Dreyfus malgré le secret militaire. Ce journal antisémite fait du capitaine Dreyfus (juif) un traître avant même son procès. Au moment de la condamnation de Dreyfus en 1894, la très grande majorité de la presse ne met pas en doute la culpabilité de Dreyfus (
La presse s’engage et mobilise l’opinion publique.
La presse s’engage, le « J’accuse » de Zola (13 janvier 1898) : de l’affaire judiciaire à l’affaire d’Etat. Les révélations du colonel Picquart (qui découvre que le traître est le commandant Esterhazy) conduisent à un élargissement du camp dreyfusard : en novembre 1897 se développe une presse dreyfusarde (L’Aurore). Elle cherche à mobiliser l’opinion en faveur de la révision du procès du capitaine Dreyfus (1ers écrits de Zola). Après l’acquittement d’Esterhazy (qui s’avère être le traître en question) le 11 janvier 1898, Zola estime que son rôle doit être d’exprimer la vérité afin de la faire éclater. Zola choisit une stratégie offensive de mise en cause des pouvoirs politiques et militaires. La réaction de la presse antidreyfusarde à l’article de Zola est violente : elle répond par une argumentation nationaliste antisémite à travers en particulier des caricatures qui touchent un large public. Désormais deux presses politisées se font face, elles cherchent à mobiliser l’opinion. A
-Avec l’affaire Dreyfus, naissent les « intellectuels ». Ce mot désigne les écrivains, les artistes, les savants ou les universitaires qui expriment leur opinion en public (articles de presse, pétitions) et cherchent à peser sur l’opinion et la vie politique. Ils interviennent d’abord comme Zola au nom de la vérité et de la justice. Mais leur combat va