Les obligations réciproques du seigneur et de son vassal
À la fin du IXème siècle, le pouvoir central étant incapable d'assurer la protection des populations face aux invasions, se dresse alors au plan local une nouvelle organisation politique appellée la seigneurie. La puissance publique se disloque progressivement au profit des principautés territoriales. Le phénomène de décentralisation du pouvoir est extrême car la seigneurie est pratiquement indépendante et toute l'autorité réside dans le seigneur. La seigneurie apparait alors comme un remède à la décadence de l'État carolingien, c'est une struture sociale et politique de substitution. La féodalité se traduit certes par un morcellement territorial, mais également par des liens contractuels dits liens féodo-vassaliques. Il s'agit de liens personnels qui se matérialisent dans un contrat de vassalité. Dans cette nouvelle organisation, le roi capétien est un seigneur parmi les autres, autrement dit dans le domaine des vassaux il se comporte comme n'importe quel seigneur. C'est ainsi que le seigneur est également un seigneur féodal, c'est à dire qu'il aura des vassaux et qu'il sera lui-même lié par un lien de féodalité à quelqu'un de plus puissant que lui. Se met ainsi en place une hiérarchie des seigneurs jusqu'aux princes territoriaux et au roi. La formation de ce lien est basée sur les relations vassaliques de la période carolingienne. Mais à présent, ce lien est double, il est constitué d'un élément personnel, la vassalité, ainsi qu'un élément réel, le fief qui est concédé au vassal.
On peut alors éxaminer l'évolution des relations contractuelles entre les seigneurs et leurs vassaux à travers les obligations appartenant à chacun d'eux.
Si au départ l'élement personnel est la sources des obligations entre le seigneur et son vassal (I) l'élément réel devient la