Les obsèques de la lionne la fontaine
Jean de La Fontaine
(Introduction)
Jean de La Fontaine (1621-1695), maître des eaux et forêts, est un écrivain et poète dramaturge, moraliste et romancier français du XVIIe siècle. Il publie des fables entre 1664 et 1694, organisées en 12 livres et réparties en 3 recueils. Cette fable, extraite du livre VIII, est tirée du second recueil, publié en 1678 et dédicacé à Mme de Montespan. Les fables de ce recueil sont plus philosophiques et plus longues que celles du premier. JDF s'inspire d'Abstimius en écrivant « les obsèques de la lionne ». « Sans la liberté de blâmer il n’y a point d’éloge flatteur » (« Le mariage de Figaro » de Beaumarchais). JDF met en scène la mort de la reine Lionne et le chagrin du roi. Il y établit une caricature de la royauté mais surtout de l’hypocrisie des courtisans et de la cour. Il s’agit une dénonciation de la corruption du roi, qui représente Louis XIV, à la fois influent et influençable, et une satire de la société. Cette fable est représentative du second recueil, elle est plus violente que les autres. Dans un premier plan, nous étudierons les personnages animaliers, puis l’énonciation avec les parties dialoguées, le narrateur omniscient et enfin la satire de la cour et la morale que souhaite transmettre JDF.
(Premier paragraphe : les personnages)
JDF émet une critique des flatteurs et de la cour du roi Louis XIV en les comparant aux sujets d’un roi Lion. D’après lui, ils s’acquittent des compliments à la manière d’un devoir. Il associe la cour à un pays, ce qui ajoute une dimension lointaine, comme si la cour était différente et les gens « prêts à tout, à tout indifférent », à la fois triste ou gais, se comportant selon les désirs du roi. D’ailleurs JDF utilise l’antithèse pour souligner la distinction entre « être » et « paraître » (noté « parêtre ») et insister sur l’hypocrisie des sujets qui font semblant, à défaut, de ressentir ou d’éprouver. Il insinue qu’ils ne sont que des mimes, des