Corrigé du commentaire littéraire

Durant l’année 1678, alors sous la protection de madame de la Sablière, chez qui il réside, La Fontaine a l’occasion régulière de rencontrer bon nombre de personnages de la cour. Il écrit cette même année un second recueil de Fables, jugées beaucoup plus spirituelles, mais aussi plus engagées politiquement. On trouve au livre VIII de ce recueil une fable intitulée « Les obsèques de la Lionne ». Il s’agit de la fable 14, dont la construction en vers et achevée par une morale qui semble des plus classiques.
En quoi cette fable cache-t-elle en réalité un discours politique ?
Dans un premier temps, nous verrons que ce récit est vivant, attrayant. Puis, dans un deuxième temps, nous étudierons la dimension satirique que cache en réalité ce récit.

SAUTER DEUX LIGNES

D’une part, cette fable contient un récit vivant, attrayant.
Tout d’abord, ce récit est riche en rebondissements. En effet, cette fable raconte une série d’événements en rapport avec l’enterrement d’une lionne, comme le signifie le titre. Pour commencer, le texte s’ouvre de manière surprenante sur le décès du personnage éponyme : « la femme du Lion mourut » v.1. Par la suite, plusieurs événements viennent surprendre le lecteur : la délation du flatteur vers 28 (« un flatteur l’alla dire ») puis la sentence excessive du lion vers 37-38 (« Venez Loups, […] immolez tous / ce traître à ses augustes mânes ») et enfin le retournement de situation final : le cerf sauve sa vie par un doucereux mensonge vers 41-49 : « Votre digne moitié […] / tout près d’ici m’est apparue »). La fable contient donc tout le schéma s’une tragédie, en quelques cinquante-cinq vers. La densité narrative est telle que le lecteur n’a pas le temps de s’attarder à réfléchir ou de s’ennuyer.

Ensuite, le déroulement du récit est régulièrement interrompu. En effet, le narrateur quitte le récit pour énoncer quelques considérations personnelles à plusieurs reprises. Il décrit ainsi la cour aux