les occupation d'usine en 1936
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Constituée le 14 juillet 1935, la coalition du Front populaire rassembla aux côtés des socialistes le Parti communiste et le Parti radical, réalisant ainsi pour la première fois cette « alliance des classes moyennes avec la classe ouvrière » que Maurice Thorez appelait de ses vœux. Loin d’être révolutionnaire, le programme modéré du Front populaire, qui s’appuyait sur le slogan « le pain, la paix et la liberté », mais ne proposait pas de réelles réformes structurelles d’envergure, réussit à remporter l’adhésion d’une grande partie de la population aux élections d’avril - mai 1936. Pour la première fois dans l’histoire de la Troisième République, le groupe socialiste recueillit une majorité de sièges à la Chambre (147 élus), la S.F.I.O. dirigée par Léon Blum venant en tête, suivie par les radicaux (106 élus) et les communistes (72 élus). Cette victoire de la gauche permit à Léon Blum de prendre officiellement la direction du nouveau gouvernement socialiste dès le 4 juin 1936. Cependant, à peine arrivé au pouvoir, celui-ci dut faire face à un mouvement inattendu de grèves. Déclenché dans les usines Bréguet au Havre le 11 mai 1936, à la suite du licenciement d’ouvriers qui avaient refusé de travailler le 1er mai, ce mouvement s’étendit rapidement à l’ensemble du territoire. - See more at: http://www.histoire-image.org/site/etude_comp/etude_comp_detail.php?i=542#sthash.I9uf7JeT.dpuf
D’une ampleur sans précédent, cette explosion sociale spontanée est le fruit de la conjugaison de plusieurs facteurs: à l’enthousiasme suscité par la victoire électorale des socialistes s’ajoutent en effet la méfiance populaire vis-à-vis de la classe politique, née des frustrations qui suivirent les victoires de la gauche en 1924 et en 1932, et les aspirations révolutionnaires qui animaient une partie de la classe ouvrière. Mobilisant deux millions d’ouvriers, ces grèves revêtent un caractère nouveau, comme le montrent bien diverses photographies de l’époque : d’une part, elles se