Les outils de l'intervention conjoncturelle de l'etat entre 1945 et les fin des années 70
Sortant d'une guerre économiquement désatreuse l’Etat français, inspiré par Keynes et son application américaine devient très interventionniste, pratiquant des politiques conjoncturelles, c'est à dire de court terme à effet immédiats sur la croissance. Pour cela, il optimise l'outil budgétaire jouant sur ses recettes (la fiscalité ) ainsi que ses emplois. Un deuxième outil est la politique monétaire (ou l'on module la quantité de monnaie en circulation) la banque centrale n'étant pas encore indépendante. 72
Tout au long des Trente Glorieuse a l'Etat a pratiqué une politique de « stop and go » alternant politiques de relance (plutôt budgétaire) et politiques de rigueur (plutôt monétaire), chaque type de politique palliant les effets négatifs de la précédente. Globalement, les 30 glorieuses furent le théâtre d'une politique de budgétaire entrecoupée de politiques de rigueur moins importantes. Ainsi en 1953 et 1954 sont lancés les plans de relance Faure et Mendès France,à l'origine d'une hausse des salaires et d'investissements importants. A partir de 1957, la croissance revenue, la priorité est accordée à la lutte contre l'inflation. Ainsi, en 1958, le libéral Rueff, président d’un comité d’experts des finances publiques, lance une politique monétaire donnant lieu à la création d'un nouveau franc. En 1966, Debré, ministre des finances, combine politiques budgétaire et monétaire en augmentant les dépenses publiques et en assouplissant le crédit. A partir de 1973, la stagflation causée par le choc pétrolier frappe la France. Fourcade en 1974 et Barre en 1976 essayent sans succès de limiter l’inflation à coups de mesures monétaires draconiennes (limitation du crédit, freinage de la hausse des salaires) dont les effets sont limités par la hausse du chômage et le second choc pétrolier de