Les ouvrières
Le nombre des femmes ouvrières est important. Une spécialisation selon les branches s'opère avec une prédilection des femmes pour le textile.
La fin du siècle voit la disparition partielle de formes de travail plus proche de l'artisanat au profit d'une concentration du capital.
Le textile est le premier secteur (avec 40 % de la population ouvrière) puis vient la métallurgie (15,2 %) et le bâtiment (13,6 %). L'ouvrier du textile travaille dans des unités moyennes d'environ 200 personnes tandis que les grosses structures se rencontrent dans la métallurgie, les mines ou l'automobile.
Géographie des grandes zones industrialisées et mobilités
Elle se simplifie : 14 départements regroupent 50 % de l'activité. La France ouvrière est la France du Nord et du Nord-Est, celle des grandes villes dont Paris et Lyon.
La mobilité ouvrière se modifie avec l'arrivée de travailleurs italiens qui opèrent dans des secteurs rejetés par les Français : mines de fer, chimie, travaux de force. On assiste au développement concomitant de la xénophobie. Il y a de surcroît une grande diversité des départements d'origine des ouvriers dans les grandes villes. À Orléans, par exemple, 42 % seulement des ouvriers sont nés dans la ville.
La reproduction familiale reste le plus courant destin : un fils d'ouvrier le demeure la plupart du temps mais les changements sont de plus en plus fréquents, exemple : "Contrairement à un stéréotype complaisant, les fils de mineurs du Valenciennois ne tiennent pas à devenir eux-mêmes mineurs en dépit des incitations des compagnies".
C'est à cette époque que naît l'ouvrier sans qualification : l'OS qui apparaît dans la sidérurgie et surtout dans le textile... L'automobile n'est en revanche pas encore le royaume de ce type de main d'œuvre.