Les passions et la sagesse
« Qu’est-ce que les lumières »
Au 18 siècle s'est développé en France un courant philosophique et encyclopédique qu'on a appelé les Lumières, par référence aux lumières de la raison, cette « lumière naturelle » commune à tous les hommes et qui leur apporte autonomie et connaissance. Ce courant, qui a eu son équivalent en Allemagne (l'Aufklarung - l'« Éclairement »), est celui sur lequel Kant s'interroge dans cet extrait. Qu'est-ce que la philosophie des Lumières ? C'est plus qu'un courant d'idées, nous dit-il, c'est ce qui désigne « la sortie de l'homme de sa minorité », sortie dont il est lui-même responsable.
La définition que donne Kant des mineurs dans cette phrase ne signifie en aucun cas ne pas avoir atteint l’âge de la majorité mais que le « mineur » est une personne incapable de se servir de sa propre pensée, de juger par lui-même et qui reste dépendant d’un autre, que Kant qualifie de « tuteur ». Dans cette phrase Kant nous expose les raisons responsables du non entendement des hommes. Pour lui, la paresse, ou autrement dit le refus de l’effort ou le goût pour la facilité et la lâcheté, ou bien le manque de courage, sont ces causes qui laissent les hommes dans la minorité, c’est-à-dire le fait de ne pas penser par soi-même, mais de laisser les autres le faire à leur place.
La majorité intellectuelle est atteinte lorsque l'on peut penser par soi-même. L'enfant est "naturellement" mineur intellectuel, car sa raison est en voie de formation. Là, la direction étrangère, celle des parents est nécessaire, celle-ci ne se substitue que pour décider à la place de l'enfant ce qui est bien pour lui. Majorité intellectuelle et civile sont deux choses bien distinctes.
Selon Kant, la paresse et la lâcheté sont les causes de cette minorité intellectuelle. La paresse est la répugnance à l'effort chez l'Homme, le goût de l'effort est une conquête, tandis que la paresse est une attitude spontanée. La lâcheté est le fait de