Les penseés de pascal sont elles une oeuvre litteraire
Lire les Pensées de Pascal Le statut d’une œuvre
Question qui nous guidera : en quoi les Pensées constituent-elles une œuvre littéraire ? Remarques préliminaires : Le projet est peut-être né pendant l’année 1656, lorsque la guérison miraculeuse de la nièce de Pascal, grâce à la Sainte-Epine, l’amena à réfléchir sur la nature des miracles. D’autres passages des Pensées, nettement adressés à un public de libertins, sont peutêtre inspirés par les relations que Pascal entretenait avec certains libre-penseurs, comme le chevalier de Méré ou Damien Mitton, ou avec le milieu scientifique, qu’il n’avait pas perdu de vue. Toujours est-il qu’il avait exposé, en 1658, à ses amis de Port-Royal une méthode pour démontrer le christianisme. On peut supposer que le travail était déjà commencé depuis au moins 1657. Il sera interrompu par sa mort, en 1662. Il ne nous reste en fait que les dossiers préparatoires, avant même que l’auteur eût décidé la forme qu’il donnerait à l’ouvrage définitif. L’édition de Port-Royal (1670) présente un texte revu et souvent corrigé; elle est intéressante en ce qu’elle donne une juste idée de la façon dont on a perçu l’œuvre de Pascal de son temps. Le titre qu’on lui a donné alors, les Pensées, indiquent bien qu’on situait l’ouvrage dans le goût du temps, dans la lignée des “sentences” et des “réflexions morales”. (a) Un contexte « esthétique » : Le projet des Maximes et leur succès, explique peut-être que quelques années plus tard, en 1670, les Messieurs de Port-Royal font paraître les Pensées de Pascal. L’œuvre, laissée inachevée par la mort de son auteur, subsistait sous forme de manuscrits, classés par liasses ; elles ont servi de base au travail d’édition. Il convient d’avoir à l’esprit ce contexte d’une littérature de moralistes :voir J. Lafond, dir. de l’édition des Moralistes du XVIIe siècle (Laffont, Bouquins) : il rappelle l’existence d’un champ littéraire propre (Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère) : La Bruyère, par