Au XXème siècle, Ionesco affirme que le théâtre est une « vérité universelle », qu’il « renvoie [son] image » et qu’il est « miroir ». Parmi plusieurs genres littéraires, le théâtre est celui qui représente et rend vivant des personnages, sous les yeux des spectateurs. Phèdre, pièce tragique de Molière publiée en 1677, en fait partie. Dans cette pièce de théâtre, Phèdre, l’épouse de Thésée est amoureuse du fils de Thésée, Hippolyte, lui-même amoureux d’Aricie. Cette histoire se développe tout au long, rumeurs et incidents ayant des grandes répercussions sur l’intrigue et les actions des personnages. Ceux-ci nous ressemblent-ils ? Est-ce que leur caractère et manière de penser sont réalistes ? Ont-ils, ainsi, encore un effet sur nous, lecteurs contemporains ? Il s’agira de voir en quoi ces personnages tragiques peuvent être éloignés de nous. Nous verrons par la suite en quoi ceux-ci pourraient avoir des points communs avec nous, lecteurs.

Ces personnages peuvent ainsi, d’une certaine manière, être éloignés de nous. En effet, étant tragiques, ils sont caricaturés, et donc différents d’une personne normale. La tragédie classique répond à des normes strictes, une certaine classe sociale est représentée, ici, la noblesse. Les personnages doivent faire face à leur destin inéluctable, ce qui ne se retrouve pas souvent dans la vie quotidienne. Dans l’acte III, scène 3, alors que Phèdre se lamente du retour de son mari, elle s’adresse à Œnone ainsi : « Fais ce que tu voudras, je m’abandonne à toi /
Dans le trouble où je suis, je ne puis rien pour moi ». Après l’arrivée de Thésée, Phèdre est complètement perdue et ne sait plus quoi faire. L’aveu que celle-ci a fait a Hippolyte se révèle être de l’adultère. La fin de cette phrase montre bien qu’elle accepte son destin, puisque plus rien n’est possible pour elle. Cela se retrouve aussi dans l’acte V, scène I, alors qu’Hippolyte dit « Ne souffrons pas que Phèdre assemblant nos débris / Du trône paternel nous chasse l'un et