Les personnifications dans la religion romaine
Avant que les allégories d'inspiration romaine ne deviennent incontournables dans la peinture occidentale moderne, celles-ci faisaient partie du vaste panthéon romain. Cependant, il ne faut pas confondre allégorie et personnifications, ces dernières étant à l'origine des premières. En effet, la religion romaine comportait un certain nombre de divinités représentant, de manière anthropomorphique, des concepts abstraits. Afin de mieux les comprendre, il nous faudra tout d'abord se pencher sur les origines de ces divinités dans la religion romaine, puis noter l'importance de la place des vertus et des lieux au sein de cette religion.
Tandis qu'une allégorie est l'expression d'une idée par l'image d'une figure dotée d'attributs symboliques, une personnification est la représentation d'une idée abstraite ou d'une chose inanimée sous l'apparence d'une personne. Ainsi, si n'importe quel objet, plante ou animal peut servir d'allégorie, une allégorie représentant un être humain est une personnification. À l'origine, les divinités romaines ne possédaient pas d'apparence à proprement parler. Le fondement de la religion romaine, à ses début, était que toute chose, tout lieu, tout groupement humain (famille, corporation, cité), tout phénomène naturel a son génie. Aux premiers temps, on ne connaissait d'ailleurs pas forcément le sexe des divinités que l'on invoquait. Les Indigitamenta, livre religieux romain par excellence, ne comportait alors qu'une série de noms et d'invocations magiques à réciter dans différentes circonstances. Le dogme importait peu, les romains vouant un plus grand intérêt aux rites.
Ces divinités furent ensuite personnifiées par le biais de deux influences majeures: les religions étrusque et grecque.
C'est sous le règne des Tarquins que l'on mentionna pour la première fois la triade capitoline, Jupiter, Junon et Minerve. Puis, sous la République, les romains, qui avaient été déjà en contact