Les pertes des adventices
M. Diagne
Malherbologue, ISRA, BP 240 Saint-Louis, Sénégal
La riziculture irriguée telle qu'elle est pratiquée dans la vallée du fleuve Sénégal, est coûteuse. Un passage à la double culture etune augmentation des rendements s'imposent afin de rentabiliser et d'assurer la durabilité des périmètres irrigués déjà existants, mais aussi afin d'accélérer l'aménagement de nouvelles unités hydro-agricoles. Cependant, cette intensification se heurte à un problème crucial d'enherbement dont le contrôle est un élément fondamental pour la valorisation des facteurs de production (eau et fertilisants notamment). Des suivis agronomiques effectués dans la vallée du fleuve Sénégal montrent que les adventices peuvent entraîner des chutes de rendement de plus de 50% parrapport aux zones non infestées (Diop, 1980 ; Ndiaye, 1988 ; Diagne, 1991). Les adventices représentent aussi une contrainte en récolte mécanisée, tant pour le rendement des moissonneuses-batteuses, que pour la qualité du grain produit. A l'heure actuelle, la maîtrise de l'enherbement demeure une des préoccupations majeures des paysans et des décideurs. Cet objectif couvre deux domaines complémentaires : - l'amélioration des pratiques paysannes de désherbage à partir du référentiel existant, qui suppose un diagnostic préalable de la situation; - l'élargissement du référentiel existant par la mise au point et le transfert d'innovations. Cet article présente la situation actuelle du désherbage du riz irrigué dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal et propose des axes de travail permettant d'enrichir notre diagnostic et le référentiel technique disponible.
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SITUATION ACTUELLE
La flore adventice
Suite aux travaux deChateau (1957), Guilloux (1 973), Hernandez (1978), Diop (1980) et Davies (1983), nous avons poursuivi l'inventaire des adventices des rizières irriguées de la vallée du