Dans ce tableau de 1926, Grosz dénonce les « piliers de la société » que constituent l'élite intellectuelle, le bourgeois militariste et revanchard ? le personnage au monocle, avec la cicatrice sur la joue qui démontre qu'il fait partie d'une corporation d'étudiants1, qui a un sabre à la main et la croix gammée sur la cravate. Un cavalier, rappelant les joutes médiévales et l'idéal militaire prussien, surgit de son crane vide ? il rêve du temps où les militaires faisaient partie de l'élite de la société (Le traité de Versailles a "condamné" l'Allemagne à la démilitarisation - un désastre pour tous ceux qui trouvaient dans la société militarisée de l'Empire leur gloire, leur profit, leur statut, le sens de leur vie … C'est pourquoi ils haïssent la République qui les en a privé.) les journalistes soi-disant pacifistes (le personnage au pot de chambre2 renversé sur la tête porte une palme, symbole de paix, tachée de sang ? une allusion aux meurtres politiques de la République de Weimar. Les journalistes profitent des conflits et attisent la haine et la violence avec leurs articles ? la palme démontre leur hypocrisie). Le personnage incarne la presse radicale de droite et son leader, Hugenberg. les hommes politiques nationalistes (le personnage à l’étron fumant à la place du cerveau porte le drapeau noir, blanc, rouge, de l’ancien empire allemand, le IIe Reich, ainsi qu'un tracte sur lequel est écrit : « Le socialisme c’est du travail »). Le personnage évoque le pouvoir politique et la personne du maréchal Hindenburg. un ecclésiastique (Il a une plaie sur la main qui rappelle les stigmates, ce qui fait penser que c'est un homme d'église mais la robe noire rappelle aussi le pouvoir judiciaire) qui tend les bras vers la cité en feu et semble bénir ce qui s'y passe : les feux de l'enfer détruisent la République … un officier à l’épée sanglante (Une allusion au corps francs qui assassinent leurs adversaires, planifie le renversement du gouvernement et constitue un