INTRODUCTION
Les droits de l’Homme supposent au préalable un cadre juridique qui les énonce, les définit et les applique.
Au Maroc, c’est avec le protectorat que l’idée des droits de l’Homme commence à émerger. Le régime du protectorat et sa brutalité seront l’occasion d’une rencontre entre le nationalisme et l’idéal des droits de l’Homme, deux concepts qui peuvent paraître dans un contexte historique douloureux comme antinomique.
Le nationaliste marocain se trouve alors solliciter par un idéal perçu comme le modèle d’une puissance dominante et usurpatrice des droits des individus dominés. Cette sollicitation se traduira par la mobilisation contre le dahir berbère de 1930, et par la création de la ligue des droits de l’Homme de Tétouan en 1934 qui jettera les premières bases d’un cadre organisé autour duquel se cristallisent toutes les demandes de réforme politiques, économiques et sociales.
Au lendemain de l’indépendance, la priorité est accordée à la construction nationale. Le défi consiste à édifier un Etat moderne autour des principes de la monarchie, de l’islam et de la patrie, trois principes sur lesquels s’établira un consensus autour du Roi chargé de garantir et de préserver en premier lieu l’identité nationale. Et pour lancer le processus de cet édifice, le Roi va définir un contour institutionnel à travers la moudaouana en 1957 (Statut Personnel) et la Charte des libertés publiques (dahir de 1958).
La concentration des pouvoirs entre les mains du monarque va prendre un tournant décisif avec l’accession au trône du Roi Hassan II. A partir de là les partis politiques qui choisiront la voie de l’opposition à l’instar de la gauche radicale, les marxistes-léninistes et les islamistes découvriront à leurs dépens la terreur de la violence. Face à la violence de cette répression vont naître la Ligue Marocaine de Défense des Droits de l’Homme (LMDDH) et l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH).
Donc à travers cette présentation, je vais