les religons sont elles dangereuses
Des terroristes d’Al-Qaïda aux chartreux qui vivent dans le silence et la contemplation, la religion se donne à voir sous des formes pour le moins diverses. Keith Ward commence par montrer l’aporie d’une définition unique de la religion, pointant du doigt la diversité à laquelle l’observateur doit s’ouvrir pour appréhender le fait religieux de manière satisfaisante.
Son livre s’ouvre sur une critique des premières tentatives anthropologiques et sociologiques qui entendaient étudier la religion en remontant à ses formes primitives - souvent fantasmées. A propos de travaux comme ceux d’Emile Durkheim (Les Formes élémentaires de la vie religieuse : le système totémique en Australie), Keith Ward parle d’un « point de vue dépourvu d’objectivité et peu susceptible de susciter de la sympathie pour la religion ».
Un nouveau « Pari de Pascal »
S’il critique la posture de recherche de ces « premiers anthropologues non-religieux », il reconnaît tout de même dans leur entreprise la tentative d’étudier scientifiquement la religion ; tentative dans laquelle il tente d’inscrire son propos. « Jusqu’à présent, j’ai argumenté que la foi en Dieu, ou en un idéal moral objectif, supérieur à l’humanité, auquel les hommes peuvent accorder leur loyauté sans partage, est parfaitement rationnelle. »
Ce sera sa conclusion : la foi est de l’ordre du rationnel. On sort de ce livre avec un nouveau « Pari de Pascal », mais sans le pari : ce n’est plus ici l’acte de croire qui est présenté comme rationnel, mais la foi en tant que telle. Dans sa critique des travaux d’Emile Durkheim, Keith Ward pointe avec justesse que son étude du système totémique en Australie souffre de nombreuses failles. Le père de la sociologie française demeure pourtant un pionnier des études religieuses.
« L’homme