Les représentations de l’islam dans l’occident chrétien médiéval
John Tolan, dans l’introduction de son ouvrage Les Sarrasins, L’Islam dans l’imagination européenne au Moyen Age, affirme que le sentiment moderne de supériorité des Occidentaux à l’égard des musulmans et des Arabes s’inscrirait au cœur de la culture européenne et nord-américaine et prendrait racine au Moyen Age. Nous allons ainsi nous plonger dans la période médiévale pour y déceler la construction d’un imaginaire chrétien de l’islam. Mais avant de nous aventurer plus en avant, il est nécessaire de définir le terme d’ « Islam » et de préciser les limites du sujet. Je m’appuie sur les définitions avancées par John Tolan. Tout d’abord, étymologiquement, « Islam », en arabe, signifie « soumission », c’est-à-dire « la soumission à la volonté de Dieu ». Il faut souligner que ce terme est inconnu pour les chrétiens médiévaux. En effet, il est employé qu’à partir du XVIe siècle dans les langues occidentales, sauf très rares exceptions. Les auteurs chrétiens utilisent des termes qui désignent l’origine géographique des musulmans, comme Arabes, Turcs, Maures, et Sarrasins. Ils les qualifient également d’ « Ismaélites », les descendants de l’Ismaël biblique, fils bâtard d’Abraham, ou d’Agaréniens (d’Agar, la mère d’Ismaël). Enfin, pour désigner leur religion, ils emploient, « lois de Mahomet », ou loi des Sarrasins ». La religion islamique née à la Mecque. Entre 612 et 632, le prophète Mahomet y aurait reçu plusieurs révélations divines. Prêchant à la Mecque, il est confronté à l’hostilité de la ville, et est contraint à l’exil en 622. Cet exil porte le nom d’Hégire et marque l’an I de la nouvelle ère islamique. Une nouvelle communauté de croyants se développe et l’Islam s’étend rapidement par la guerre sainte. L’histoire des conquêtes musulmanes sera contée au début de chaque partie pour expliciter notre propos. Cette étude portera sur la période médiévale et plus spécifiquement du