les salons des lumières

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Des aristocrates et des diplomates, des abbés et des athées, des mondaines et des libertins : pour faire la connaissance de tous ceux et de toutes celles qui comptent dans la France des Lumières, c'est dans les salons parisiens qu'il faut se rendre plutôt qu'à Versailles, avec pour guide Antoine Lilti qui répond à toutes nos questions sur cette «société» pour reprendre le mot jadis le plus employé, car "salon" est le terme que le XIXè siècle préféra, plutôt que "cercle", "coterie", "bureau d'esprit" (par dérision), ou "compagnie".

Notre Histoire s'est persuadée depuis longtemps d'un double paradigme : il y a un lien causal entre salon et Lumières, et un autre entre Lumières et Révolution. Tocqueville en effet s'attriste que ces beaux salons fréquentés par les littéraires précipitent la Révolution, car —le passage est célèbre— « vers le milieu du XVIIIè siècle, les hommes de lettres devinrent les principaux hommes politiques du pays?» Un enchaînement regrettable. Les Républicains d'après 1869 jubilent au contraire d'y avoir vu naître l'opinion publique, portée par une littérature opposée à la Cour et à la Royauté, et menant à 1793, mais en même temps, ils sont obligés de se pincer le nez à cause de la frivolité et du libertinage des salons. Dans les années 1950-1970, sous le règne de la nouvelle critique et la domination de l'histoire économique et sociale, les salons sont victimes de discrédit et d'une haine pour l'histoire des idées professée par Michel Foucault.

Après l'épuisement de l'interprétation socio-économique et marxiste, on en vint à "Penser la Révolution" autrement avec François Furet et surtout à s'intéresser —à travers ces salons— à la naissance de la sphère publique avec Jürgen Habermas, à l'histoire culturelle de la conversation avec Marc Fumaroli et Benedetta Craveri, à la "naissance de l'écrivain" dans la république des lettres selon Robert Darnton, au féminisme sérieux des salonnières tissant le projet des Philosophes selon

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