Les salons littéraires au xviiième siècle
Une époque d’intense bouillonnement à l’échelle de l’Europe
Le xviiie siècle voit l’épanouissement d’idées apparues au fil des siècles depuis l’Antiquité ; il absorbe les mouvements idéologiques antérieurs, les réexamine, les remet en question et les synthétise. Les philosophes des Lumières sont les héritiers de Galilée, Pascal, Leibniz. Ils se différencient de Descartes en postulant, dans le sillage de Locke, que la connaissance n’est pas innée, mais procède de l’expérience. Leur quête de la connaissance passe par la remise en cause des idées reçues, l’ouverture à tous les domaines du savoir, l’exaltation des sciences (la science est regardée comme le moyen de libérer l’humanité des superstitions et de l’obscurantisme) et la foi inébranlable dans le pouvoir de la raison. La pensée doit être libre et non plus soumise à l’autorité et aux schémas antérieurs reposant sur une interprétation chrétienne de l’univers. À la suite de Pierre Bayle (Dictionnaire historique et critique, 1695), les penseurs doutent des doctrines théologiques et métaphysiques. La devise des Lumières : « Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! » est énoncée par Kant (Qu’est-ce que les Lumières ?, 1784). L’individu doit être autonome pour conquérir sa liberté. Mouvement intellectuel d’origine anglaise qui s’est répandu dans toute l’Europe, constitué de courants parfois contradictoires, les Lumières contribuent à l’histoire des civilisations. Les révolutionnaires français s’en sont prévalus et elles inspirèrent la déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique (4 juillet 1776), dont la Constitution (1787) reprend des principes inspirés de Montesquieu (séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire). Qu’en est-il aujourd’hui de l’esprit des Lumières, face à la mondialisation, dans une Europe constituée de pays qui n’ont plus de frontières matérielles et d’où la monarchie absolue a disparu ? Que reste-t-il de cet