Les salons littéraires du xixème siècle
L’influence des cénacles est vaste. D’une part, cela révèle l’engagement des artistes dans la société de leur temps. D’autre part, ils tiennent un rôle considérable dans la diffusion des idées et de la littérature nationale et étrangère. Trois principaux salons littéraires naissent entre 1823 et au-delà de 1830.
Le premier, La Muse française, véritable organe du romantisme, voit le jour en 1823-1824. Son idéologie est royaliste d’inspiration catholique, et sa référence littéraire est Chateaubriand. De jeunes auteurs comme Hugo ou Vigny y participent. Ce premier cénacle est fidèle au gouvernement en place, le principal objet de débat est la poésie et l’expression lyrique. Mais très vite La Muse française se délite, pour des raisons politiques et littéraires. Vigny et Hugo se détachent du groupe, désireux d’apporter à la création plus d’innovations. L’éviction de Chateaubriand du gouvernement achève la désagrégation de ce premier groupe d’artistes. Toutefois, une réflexion sur la littérature s’est engagée et désormais ne cessera plus.
A partir de 1824, c’est autour de Charles Nodier que se retrouve la nouvelle école. Les dimanches de l’Arsenal, où Nodier a été nommé bibliothécaire, sont essentiels dans le développement de la littérature romantique. Contrairement à La Muse française, le cénacle qui se forme autour de Nodier est plus vindicatif et exprime la nécessité de profonds changements en littérature. Un soir de 1828, un jeune homme blond de dix-sept ans y lit ses premiers vers –il s’appelle Alfred de Musset. D’autres grands poètes y lisent