Les scroumpch de sculprout
Grèce ancienne : Metis la symbolise. La metis est une forme de l’intelligence impliquant un ensemble d’attitudes mentales «qui combinent le flair, la sagacité, la débrouillardise, l’attention vigilante, le sens de l’opportunité, des habiletés diverses, une expérience longuement acquise». Elle s’applique aux situations mouvantes et ambiguës, elle mène son jeu à leur occasion; elle fait que le tricheur vainqueur ne souffre pas du discrédit; elle donne un emploi aux «puissances de la tromperie». La ruse intervient au royaume des dieux ; Zeus lui doit l’existence et il 1’ « épouse », il allie le pouvoir de simulation à son propre pouvoir; Athéna marie la raison à la ruse, et les diverses puissances divines en ont chacune une part, investie dans les savoirs dont elles sont titulaires. Son expression mythique la constitue servante de l’intelligence. Sa réalisation humaine est Ulysse1 qui ne recherche qu’une chose et partout: « la victoire ».
Par tous les moyens, ceux des pièges, des subterfuges, ceux des mots y compris. Ulysse a été vu comme le « modèle du comportement manipulatif » qui conduit à se plier aux circonstances, à tourner les forces naturelles contre la nature elle-même afin de la dominer; pour le philosophe, il illustre la ruse de la raison.
Il apparaît toujours comme celui qui combine au mieux la ruse et l’intelligence; G. Audisio2 l’a montré en soulignant qu’Ulysse n’est pas le héros le plus fort de l’armée grecque, mais celui dont la vaillance se renforce de la possession du savoir-faire. La force a besoin d’être aidée.
Les plus anciens traités militaires consacrent tous une place à la ruse. Dans la tradition de l’ancienne Chine, la guerre est considérée avec de nombreuses restrictions (on n’en vient à cette extrémité qu’après avoir