Les sources de normalisation
La protection des intérêts des tiers et le rôle que l’information financière peut jouer à ce niveau sont une motivation essentielle du législateur pour instituer les obligations légales de publication et de certification des comptes annuels des entreprises. La profession comptable elle-même aime à se poser en tant que défenseur de l’intérêt général (Moizer 1995). La justification de l’existence et de la survie des cabinets d’audit passent en effet par la reconnaissance de leur utilité sociale et de leur aptitude à remplir leur rôle de vérificateurs (Power 1995). Dans nos sociétés dominées par la rationalité et le formalisme, un critère important à cet égard est la manifestation de principes et de méthodes qui s’y réfèrent (Meyer & Rowan 1977). Une des caractéristiques majeures de l'audit contemporain est donc sa forte rationalisation tant au niveau de ses principes (encadrement conceptuel) que de sa pratique (encadrement méthodologique). Dans une optique de crédibilité, il est en effet essentiel que l’évaluation portée sur des états financiers donnés apparaisse – au moins en théorie – comme indépendante de la personne de l'auditeur effectuant les contrôles, ce qui passe par la définition de principes et de méthodes revendiqués par la profession et acceptés par l’environnement économique (Dirsmith & Haskins 1991). La notion d’« audit » connaît depuis quelques années une ferveur croissante et le terme s’est progressivement vu appliqué à toute une série de domaines. Outre l’audit financier, on parle ainsi d’audit marketing, d’audit d’environnement ou d’audit social. Le point commun à toutes ces approches est la vérification du respect de normes ou de critères définis dont une démarche critique d’évaluation doit s’assurer de la correcte mise en oeuvre. Cependant, les approches sur lesquelles se basent les divers types d’audits apparaissent comme suffisamment différentes pour refuser toute assimilation trop étroite entre eux (Mikol 1999). Ainsi, l’audit