Les sous sols africains
Par Martin KALULAMBI PONGO Université Nationale de Colombie (Colombie) kalulambi@hotmail.com Cette communication discute de la relation entre la démocratie et le développement durable en Afrique francophone. Partant de l’idée que l’une et l’autre se rejoignent dans l’idéal d’un présent vivable et d’un futur durable et que leurs défis sont entremêlés, l’analyse défend l’idée selon laquelle la démocratie, pour se consolider, doit trouver son prolongement dans des mesures économiques et sociales. Et, réciproquement, les stratégies de développement ont besoin, pour être mises en œuvre, d’être validées par la participation démocratique. En un peu plus de dix ans, les pays d’Afrique francophone ont connu une mutation qui les a sortis de régimes à parti unique et les a engagés dans un processus de retour vers des régimes démocratiques ou ce qui peut y ressembler. L’impératif démocratique, avec ses défis, s’est superposé sur celui, ancien mais toujours d’actualité, du développement. Les brèves remarques qui suivent ont pour objectif d’esquisser une interprétation qui fasse ressortir le lien entre la démocratie − entendue comme « espace institutionnel de reconnaissance mutuelle des idées et des intérêts » − et le développement durable, pris au sens que lui ont donné les Nations unies, c’est-à-dire un développement économiquement viable (satisfaction des besoins d’une génération), socialement équitable (dans une solidarité horizontale) et écologiquement reproductible (dans une solidarité verticale, i.e. intergénérationnelle). L’hypothèse que j’entends soutenir est que le besoin de mettre en place et de renforcer les institutions démocratiques ne fait pas concurrence à celui du développement, y compris dans sa version durable. L’un rétro-alimente l’autre, et vice versa. D’une part, parce que la démocratie est une méthode plus qu’une fin qui permet à la société qui l’adopte de délibérer sur