Histoire

Les sportifs ne s'activent plus seulement sur les terrains de jeu, les stades et dans les gymnases. Ils occupent de plus en plus les espaces publics et en particulier les rues où, sous des formes diverses, ils s'approprient des lieux destinés à d'autres fins. Ce phénomène n'est pas totalement inédit. Les pratiquants d'un sport nouveau ont souvent élu des lieux indifférenciés et investi des espaces destinés à d'autres usages.

C'est dans les villes nord-américaines que les pratiques de rues ont fait leur apparition à partir des années 1960. Les cultures urbaines y présentaient déjà des caractéristiques liées à la forme (taille, diversité des secteurs) et aux modes d'usage des villes (valorisation de la nature, place donnée aux équipements sportifs, importance laissée aux initiatives individuelles). À côté des espaces libres réservés aux loisirs en périphérie, les playgrounds, ces terrains grillagés mais ouverts en bordure des rues des quartiers centraux aux États-Unis, ou les patinoires installées durant l'hiver dans les villes canadiennes constituaient depuis longtemps des lieux d'appropriation et d'auto-organisation.

Evolution

L'extension massive et la logique rationnelle du sport ont entraîné la constitution des premières unités spécialisées, que le fonctionnalisme de l'aménagement urbain a vite transformées en équipements planifiés. C'est ainsi que les villes se sont couvertes de terrains de grands et de petits jeux, de gymnases et de piscines susceptibles de drainer des sportifs dans le cadre d'espaces standardisés. Largement utilisés, ces équipements se révèlent souvent insuffisants pour répondre à la demande croissante des clubs. Mais, depuis la fin des années 1960, l'appropriation des espaces publics par les sportifs ne cesse de s'amplifier.

Devenus un phénomène visible dans les villes du monde occidental, les sports de rues correspondent à la diffusion rapide de pratiques davantage organisées par les modes de vie que par les