Les structures cérébrales qui nous éveillent et nous endorment
Au cours de la pandémie de grippe espagnole qui sévit après la première grande guerre en 1918, un neurologue viennois, Constantin von Economo observa que certains malades restaient dans un état de léthargie ou de coma, tandis que d'autres ne dormaient pas pendant plusieurs jours avant de mourir.
L'examen post-mortem de leur cerveau permit à von Economo de constater des lésions différentes dans les deux cas. Les malades qui avaient été comateux présentaient une lésion de l'hypothalamus postérieur ou de la partie haute du mésencéphale. Von Economo fut ainsi le premier à parler de « centre de l’éveil » pour désigner ces deux régions du cerveau qui semblaient essentielles à l’éveil.
Quant au cerveau des malades insomniaques, il présentait des lésions au niveau de l'hypothalamus antérieur, dans la région préoptique qui reçut l’appellation de « centre du sommeil ».
D’innombrables autopsies montrèrent par la suite que lorsque le tronc cérébral du cerveau humain est lésé, quel qu’en soit la cause, le sommeil ou le coma s’emparent de l’individu. Cela indiquait donc également un rôle essentiel de cette structure pour maintenir l’état d’éveil.
Puis, en 1949, Giuseppe Moruzzi et Horace Magoun déclenchent un coma chez le chat en détruisant par coagulation la partie centrale du tronc cérébral, appelée formation réticulée. Ils en concluent que ce coma est dû à une absence d’éveil.
Par ailleurs, comme la stimulation de la formation réticulée éveille l’animal endormi et que cette structure cérébrale reçoit de nombreux messages véhiculés notamment par les voies sensorielles, Moruzzi et Magoun développent le concept de « système réticulé activateur ascendant ». C’est la formation réticulée du tronc cérébral qui devient alors le candidat le plus intéressant au titre de « centre de l’éveil ».
Mais l’utilisation récente de substances neurotoxiques plus spécifiques qui détruisent seulement les neurones (en laissant