Les trentes glorieuses
Bernard Rosier
Introduction générale :
Au début des années 70, les pays industrialisés rentrent une longue phase de difficulté économique. Si l’après-guerre avait été une période faste de l’histoire économique mondiale, les années 70 annoncent l’inflation et le chômage. Chômage qui perdurera jusqu’à aujourd’hui.
1. L’observation des faits et l’émergence du concept moderne de crise
*L’agriculture : elle fut jusqu’au XIX° siècle à l’origine des crises à causes de variations climatiques inattendues qui engendraient une sous-production et donc une montée des prix et une baisse des revenus agricoles. Ces crises sont appelées des crises frumentaires. Ces crises sont typiques des sociétés d’Ancien Régime et de manière générale des sociétés à technologie encore faible. Cependant, l’ampleur des crises dépendait bien souvent des rapports sociaux donc de la répartition de la production.
*L’industrie : elle a très largement affranchi les rythmes naturels mais le capitalisme est soumis à une autre périodisation en cycles.
A) De l’observation et de la conceptualisation des crises périodiques du XIX° siècle et de la première moitié du XX° à la mise en évidence de cycles économiques a) Crises et fluctuations
La crise est caractérisée par une contraction brutale de la production, chute des prix, faillites nombreuses, montée du chômage et recul du salaire. Empiriquement, le détonateur de la crise correspond bien souvent à un krach boursier ou bancaire. La crise en tous cas reste un retournement de conjoncture.
* « La seule cause de la dépression est la prospérité » (Juglar) :
C’est effectivement ce que l’on observe au XIX° siècle et début XX°. L’expansion se réalise autour d’industries motrices qui exercent des effets d’entraînement (chemins de fer). L’accroissement de la production est accompagné d’une tendance inflationniste et d’une augmentation de la masse salariale ce qui entraîne une progression de la