Les trois discours, de blaise pascal
Dans ces textes, Pascal s'adresse à un public restreint : les grands, autrement dit la noblesse et la bourgeoisie, l'élite sociale de son temps. En sa dite qualité de moraliste, il se place comme tel, avec le recul, le savoir et la sagesse que la société ne détient pas ; au-dessus de la mêlée. De plus, en tant qu'homme très pieux, il se place également en homme d'Église, donc en homme de foi, de moral, d'où sa qualité de moraliste.
On peut donc s'intéresser à la question suivante : Quelle est la thèse de Pascal quant à la condition des hommes ?
Nous étudierons chacun des trois textes l'un après l'autre pour y répondre.
Dans le premier discours, c'est par le biais d'une parabole mettant en scène un naufragé pris par les habitants de l'île pour leur roi qu'on découvre la thèse de l'auteur : « tout le titre par lequel vous possédez votre bien n'est pas un titre de nature mais d'un établissement humain » (l. 27-28)
Ainsi selon Pascal, les grands ne doivent leur rang qu'au hasard (« une rencontre, un discours en l'air, milles occasions imprévues » l.18-19), la richesse de leurs ancêtres provenant elle-même de cet aléa. De plus, « cet ordre n'est fondé que sur la seule volonté des législateurs » (l.23)
En fait, les grands ne détiennent pas leur titre par doit naturel mais par la rencontre entre un établissement humain fondé par quelques législateurs et le hasard.
De ce fait, ils n'ont aucun mérite d'avoir les fonctions qu'ils ont : (l.37) « ce droit que vous avez n'est point fondé sur quelque qualité et sur quelque mérite que ce soit et qui vous en