Les usa de 1945 à nos jours
Pourquoi s’intéresser encore une fois à l’histoire des Etats-Unis ? D’abord parce que les Etats-Unis, en tant que première superpuissance, sont sans cesse au cœur de l’actualité mondiale, Exemple : attention considérable portée à la guerre en Irak, sans cesse mise en parallèle avec la guerre du Vietnam (1965-1973). Durant la campagne présidentielle de 2004, comme durant celle d’aujourd’hui, le passé militaire des candidats (démocrate en 2004, républicain aujourd’hui) était au cœur de la campagne. Wesley Clark, le général de sensibilité démocrate, est ainsi monté au créneau pour rappeler qu’être abattu en vol dans un avion ne faisait pas forcément de vous un homme apte à diriger les Etats-Unis.
Implicitement ou explicitement, les Etats-Unis sont considérés soit comme un modèle soit comme un repoussoir. Depuis la fin des années 80, le libéralisme de facture anglo-saxonne a le vent en poupe. Les Etats-Unis sont considérés comme un modèle par beaucoup parce qu’ils sont perçus comme les plus dynamiques aussi bien économiquement ou socialement. Cela n’a pas toujours été ainsi. Jusque dans le milieu des années 80, le Japon était présenté comme le modèle. Modèle écorné à la fin des années 80 par un gigantesque krach immobilier dont le Japon a mis plus d’une décennie à se remettre. L’Allemagne devient alors la référence, le modèle incarnant à la fois la société capitaliste et l’économie dite « sociale de marché » (capitalisme rhénan). Au milieu des années 2000, l’Allemagne est désormais perçu comme l’homme malade de l’Europe, notamment à cause de ses quatre millions de chômeurs. D’une manière générale, ce n’est pas seulement l’Allemagne en particulier mais toute la « vieille Europe » qui souffre d’un déficit de crédibilité et d’estime au niveau mondial. Durant la campagne pour les législatives de 2004, le chancelier Schröder a fait campagne sur le thème « l’Allemagne ne doit pas adopter le modèle américain ».