Les valeurs du sport
ès le début de son histoire, le sport a été associé à des valeurs en vue de promouvoir sa pratique. Son existence s’est ainsi établie sur des présupposés qu’il s’est agi de cultiver tout au long de son développement jusqu'à en faire l’un des fondements d’un mythe de consubstantialité du sport avec des valeurs naturellement vertueuses. L’année européenne de l’éducation par le sport en est ainsi l’occasion d’affirmer pour Viviane Reding, alors Commissaire européenne responsable de l’Education et de la Culture, « qu’il serait possible de promouvoir les valeurs positives que le sport porte en lui […] ». Aucun discours sur le sport n’a ainsi fait l’économie de préciser ce qu’il vaut et à quoi il sert, la plupart du temps en des termes flatteurs. Bien moins qu’un simple jeu, qu’une activité de divertissement ou de performance, le sport se comprend avant tout par ce qu’il peut rapporter à ceux qui s’y exposent, l’admirent, le pratiquent ou l’organisent. À la fois investie de missions et étendard d’idéaux, sa pratique revêt une importance considérable pour tous ceux qui envisagent de transformer l’Homme et la société. Ainsi les valeurs attachées au sport participent à la structuration de tout un univers inscrit dans un cadre social. Elles se nourrissent d’imaginaires partagés et entretiennent des symboliques collectives sur la base de leur simple affirmation. Le sport est alors présenté comme un espace dominé par le "bien" laissant à sa marge le "mal". La représentation d’un « sport plus » est nettement dominante laissant à penser que rien ne peut venir troubler un ordonnancement sportif naturellement établi. Permettant d’encenser le légitime et de condamner l’illégitime, les valeurs attachées au sport constituent une échelle de mesure permettant de jauger son utilité sans toutefois faire preuve de clairvoyance au regard d’une réalité bien plus complexe. La constance de l’attachement de l’association du sport