Les vilains petits canards
Boris Cyrulnik est né en 1937 à Bordeaux. Sa vie bascule en 1943, lorsqu’il est arrêté avec sa famille par la Gestapo et conduit à Drancy. Âgé de six ans, il réussira à fuir, alors que ses parents sont déportés. Cet épisode douloureux de son histoire, l’auteur l’a longtemps gardé intime. Les média s’en sont emparés lorsque dans les années 1990, il a souhaité faire remettre la médaille des Justes à une femme qui, en la cachant durant trois jours, lui a sauvé la vie après son évasion.
C’est à partir de ce drame que vont se déterminer ses choix professionnels. Après des études de médecine, il devient neuropsychiatre, psychologue et psychanalyste. Sa volonté de comprendre et de « réparer d’autres humains » l’amène à franchir les barrières des disciplines, faisant notamment appel à l’éthologie. Il compte parmi les pionniers de l’éthologie humaine et dirige aujourd’hui un groupe de recherche en éthologie clinique à l’université de Toulon-La
Seyne. Boris Cyrulnik a eu une enfance tourmentée et affirme que « s’il est psychiatre, c’est évidemment à cause de son enfance. Il faut avoir un compte à régler pour faire ce métier ».
Dans Les Vilains Petits Canards, Boris Cyrulnik analyse la façon dont laquelle des enfants maltraités résistent au traumatisme de la vie. On dit couramment « qu’ils ou qu’elles s’en sont bien sortis » après avoir connu une terrible adversité. La résilience, concept développé par
Boris Cyrulnik, consiste à « faire un projet pour éloigner son passé, métamorphoser la douleur du moment pour en faire un souvenir glorieux ou amusant ». Il faut donc trouver des issues possibles à savoir l’engagement affectif, social, intellectuel, la créativité artistique. Pour s’en sortir, il faut disposer très tôt de ressources en soi et pouvoir bénéficier de mains tendues ou de tuteurs de