Les Vénus du gravettien ont longtemps été considérées comme les plus anciennes statues du Paléolithique. Datées d’au moins 28 000 ans avant JC, elles incarnaient pour les archéologues le seul modèle de sculpture préhistorique et leur permettaient ainsi de miser sur l’existence d’une communauté matriarcale au sein des campements. Pourtant, en 1939, la découverte de la statue de l’Homme-Lion, datant de – 32 000 avant JC, puis d’une statue encore plus ancienne quelques années plus tard remet totalement cette hypothèse en question. Dans un premier temps, il s’agira d’étudier la typologie de l’ensemble des statues du Gravettien et de l’Aurignacien pour ensuite se concentrer sur le contexte archéologique de la découverte de l’Homme-Lion. Ce qui entraînera par la suite une comparaison aux peintures rupestres afin découvrir la signification de cette statue et ses conséquences sur les théories archéologiques.

Tout d’abord, avant la découverte de l’Homme Lion, les scientifiques ne disposaient que d’un seul exemple pour caractériser les débuts de la sculpture préhistorique : les Vénus du Gravettien. Bien que présentes en plus de 200 exemplaires à travers la France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Ukraine et la Russie (Sibérie incluse), ces figurines sculptées dans le calcaire ou l’ivoire de mammouth donnaient aux archéologues une image relativement homogène de ce que pouvait être l’art sculptural il y a 25 000 ans. Ces statuettes semblent en effet conçues selon des conventions stylistiques : on y retrouve souvent des parties du corps proéminentes, comme les hanches, les seins ou bien fesses, comme le prouve notamment la Vénus de Willendorf datant de 23 000 avant JC ou la Vénus de Lespugue 2 000 ans plus tard. De plus, dans un intérêt stylisé, les statues sont le plus souvent représentées avec une simple ébauche des membres, ou encore sans les détails du visage à l’instar de la Dame de Brassempouy datant de 21 000 avant JC. André Leroi-Gourhan, considéré comme le maître de