Les tableaux de la Religieuse
Il ne choisit pas la même fin que l’œuvre de Diderot. En effet, la Suzanne diderotienne est, tout au long du livre, en quête de liberté. Le lecteur suit ses aventures et surtout son évolution comme dans un roman d’apprentissage ou une épopée. Elle réussit certes à s’enfuir mais ne change pas son destin. Elle ne sait pas où elle va, jusqu’à se retrouver chez une blanchisseuse avec une fausse identité. Elle se libère donc des chaines de l’Eglise mais réussit-elle vraiment son émancipation ? Nicloux choisit d’être fidèle au livre et de tracer le chemin de sa Suzanne de la même manière. Il débute …afficher plus de contenu…
Son innocence prend le dessus. Elle ne se rend même pas compte des avances de sa supérieure, mais les refuse inconsciemment, ce qui rend le personnage paradoxal. Elle est à la fois soumise mais peut s’opposer et prendre quelques décisions, proche de la mère mais insaisissable. Nicloux, lui refuse de mettre le corps de son personnage en valeur comme le fait Diderot.Le but de Diderot est de critiquer les institutions religieuses. Effectivement, l’œuvre est « une satire des couvents ». Toutes les actions des sœurs sont, selon Diderot, dues à cet enferment dans les couvents. Il cause leur perversion, la folie et même l’hypocrisie. Ces institutions sont nuisibles sur tous les points pour ces femmes. Le réalisateur Guillaume Nicloux ne se focalise pas sur cet aspect. Ce qui l’intéresse n’est plus directement la critique des institutions religieuses, puisqu’elles sont moins puissantes en 2013, mais plutôt