Les échanges peuvent-ils favoriser la paix
« Le problème [rencontré par le Parti dans 1984, le livre de George Orwell] était de faire tourner les roues de l’industrie sans accroître la richesse réelle du monde. Des marchandises devaient être produites, mais non distribuées. En pratique, le seul moyen d’y arriver était de faire continuellement la guerre. L’acte essentiel de la guerre est la destruction, pas nécessairement des vies humaines, mais des produits du travail humain (…) »[1]
La guerre permet d’enrichir les industries et les firmes qui en soutiennent l’effort mais elle permet aussi, en détruisant les ressources, de laisser une partie de la population dans un état de pauvreté, d’ignorance et de privation, qui apparaît comme une garantie de son asservissement. Elle permet également d’unir la Nation autour d’un ennemi commun afin d’éviter les troubles intérieurs et les manifestations de mécontentement.
Ainsi, pour reprendre cette fois les propos d’Albert Jacquard dans son ouvrage, J’accuse l’économie triomphante, le commerce des armes est un commerce florissant : en 1995, 20% de la dette du Tiers-Monde correspondait à l’achat d’armes au pays industriels (130 milliards de $ par an sont consacrés dans les pays en développement à l’achat d’armes)- On comprend mieux pourquoi certains pays développés ont intérêt à maintenir un certain désordre et une certaines instabilité dans ces régions du monde…
Dans son ouvrage Après l’Empire (2002), Emmanuel Todd évoque le rôle écrasant des Etats-Unis dans l’exportation d’armes : 32 milliards de $ en 1997, 58 % des ventes mondiales à