Les économies-mondes successives
Le processus de mondialisation économique (élargissement du champ d'activité des agents économiques (entreprises, bourses, banques) du cadre national au cadre mondial) a connu différentes phases dans l'Histoire. La période de croissance globale s'entendant de 1850 au début du XXIe siècle se fait dans le cadre de succession d'économies-mondes, terme désignant un espace géographique dominant des zones intermédiaires avec lesquelles il entretient de multiples échanges et des espaces en marge. On peut alors observer une succession de différentes économies-mondes lors de ce siècle et demi. Quelles sont les économies-mondes qui ont entraîné la croissance mondiale et la mondialisation ? Dès le milieu du 19e siècle, l'expansion coloniale participe à la croissance du continent européen mais plus particulièrement à celle de l'Empire Britannique, plaçant celui-ci au rang de la première économie-monde de cette époque. A partir de la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis supplantent l'économie-monde du Royaume Uni et dominent très largement les échanges. Enfin, l'économie monde devient multipolaire suite au développement de croissance rapide de certains pays jusqu'à présent en marge.
Entre 1850 et jusqu'à la fin des années 1920, la Grande-Bretagne est la puissance mondiale dominante. A la fin du 19e siècle elle est le berceau d'une première mondialisation économique. Tout d'abord, l'économie-monde britannique est extrêmement puissante. Au centre du premier processus d'industrialisation, la Grande-Bretagne devient rapidement « l'atelier du monde » : Sa mécanisation très avancée lui assure une avance confortable sur tous ses concurrents. En 1870, sa production de charbon (ressource très importante, considérée comme le « pain » de l'industrialisation) est quatre fois supérieure à celle de l'Allemagne et celle d'acier plus de quatre fois supérieure à celle des Etats-Unis. L'économie-monde britannique est