Les églises comme dernier refuge face à la loi
Vol. II, Numéro 1, automne 2008
Les églises comme dernier refuge face à la loi : les dilemmes de la désobéissance civile au sein des sociétés démocratiques L’actualité – que l’on songe par exemple au Mouvement des sans-papiers de SaintBernard en France, au Sanctuary Movement aux États-Unis, ou encore à l’asile dans l’église de la Nativité à Bethléem en 2002 - a montré que «l’asile religieux», tradition qui remonte au moins au Moyen-Âge, a connu une récente recrudescence, suite au durcissement des politiques migratoires dans les pays occidentaux. Pour beaucoup d’illégaux ou de candidats à l’immigration déboutés, l’église devient le dernier recours avant l’expulsion. Outre le report de la décision des autorités, les réfugiés espèrent une réouverture de leur dossier en gagnant, à travers l’attention des médias, la sympathie du public. Cette pratique des églises en faveur de l’asile religieux n’a pas manqué d’offusquer les autorités étatiques qui y voient une remise en cause de leur autorité et surtout une difficulté supplémentaire dans la gestion et la mise en œuvre des politiques publiques migratoires 1 . La réaction de la ministre canadienne Judy Sgro qui autorisa pour la première fois les policiers fédéraux à pénétrer dans l’enceinte religieuse pour procéder à l’arrestation d’un immigrant en situation illégale, comme les discussions récentes aux États-Unis sur une possible criminalisation de toutes