SANTE

I. L’état de santé de la population carcérale en France

1. Les pathologies constatées

L’alerte donnée suite à la constatation de cas de sida en prison nous a amenés à nous interroger sur l’état de santé des détenus en France. Les études sur ce sujet se multiplient et il apparaît que le sida n’est pas le seul problème de santé rencontré par la population carcérale. Les conclusions de ces différentes études soulignent évidemment que l’état de santé des détenus est plus mauvais que celui de la population générale. En effet, la prison concentre des populations essentiellement marginalisées, présentant des tableaux cliniques très lourds.
On remarque que la pénalisation de la toxicomanie a entraîné une arrivée massive de toxicomanes en prison et par voie de conséquence, du sida et des problèmes sanitaires liés à l’usage de la drogue.
De plus, on constate une forte prévalence des maladies transmissibles mais aussi des pathologies dermatologiques, digestives, cardio-vasculaires, pulmonaires et traumatiques.
On remarque enfin une importante présence de troubles de la santé mentale. Plusieurs facteurs expliquent ce dernier phénomène.

• Une certaine évolution de l’institution psychiatrique avec la réduction drastique des lits et des services fermés.

• L’attitude des psychiatres et magistrats qui ont tendance à prononcer la responsabilité pénale dans un but non seulement thérapeutique, mais aussi d’application de la loi face au comportement délictueux d’un psychotique.

• La dégradation et la précarisation des conditions de vie avec un passé familial violent très lourd.
Ainsi, la prison se substitue aux fonctions de l’hôpital psychiatrique.

2. Les facteurs de risque
S’agissant des recherches sur l’état de santé, jugé alarmant, des personnes incarcérées, deux facteurs sont essentiellement retenus :

• La tendance privilégie l’idée selon laquelle la personne cumule des facteurs de risque au niveau sanitaire, avant même d’être