Lettre au roi sur la séparation de la Wallonie et de la Flandre
Jules DESTREE

Analyse des différents arguments utilisés

Introduction Le 15 août 1912 paraissait pour la première fois dans la Revue de Belgique une lettre écrite par le député socialiste de Charleroi Jules Destrée au roi des belges de l’époque, Albert 1er. Dans ce texte, Jules Destrée souhaitait attirer l’attention du roi sur la difficulté de constituer une nation et un pays homogènes à partir de deux populations d’origines différentes. Après avoir mis en évidence les dysfonctionnements consécutifs à cette situation et les risques pour l’état belge, Jules Destrée exhorte le roi à se lever au dessus de la mêlée pour tenter de maintenir l’unité de la Nation. Dans le cadre de ce travail, les différents types d’arguments développés par Jules Destrée pour développer sa thèse seront identifiés et analysés. Le travail sera réalisé en prenant en compte les divisions réalisées par Maurice Bologne dans son édition de 1963.

Arguments utilisés et thèses défendues
Gravité du problème belge
Thèse : les deux protagonistes de cette lettre sont compétents pour en connaître et en comprendre la teneur
Arguments :
Autorité : le prestige du roi ne peut être mis en doute, ni ses qualités intellectuelles (« (…) Votre formation intellectuelle, (…). (…) Vous êtes le premier citoyen du pays, placé au dessus de nos batailles coutumières, (…). »).
Bon sens, valeur : Jules Destrée est alors représentant du Parti socialiste, parti dont la loyauté à l’état est remise en cause du fait de la volonté affichée de développer une structure supranationale, l’Internationale, regroupant un maximum d’états et de peuples. Il défend donc la thèse que ce qu’il va dire, n’importe qui de bon sens pourrait le dire et l’écrire au roi (« Et veuillez oublier tout d’abord, Sire, que celui qui ose ainsi s’adresser à Vous est un député socialiste. Ce que je veux Vous dire, un catholique, un libéral pourrait Vous le dire, comme moi. Un citoyen