Je vous écrit, car je ne peux m'en empêcher. Sachez-le, je suis envahit d'amour. Je suis tenu en vie grâce à mon espoir de vous revoir. Vous êtes le soleil qui illumine mes journées. Votre visage me fait perdre la raison, je veux vous revoir. Mais je ne peux.

Il est vrai, mes pensées n'ont jamais été occupées par quelqu'un d'autre que vous. Vos bras musclés, votre robuste corps, me font à chaque pensée ressentir une envie soudaine de retourner dans l'endroit où j'ai été succombé par les désirs. Hélas, me voilà mariée depuis plus d'un an, je vis avec un homme aussi actif qu'une tortue. Je ne peux le quitter malgré l'envie qui m'obsède de le faire, mais je me vois impuissante. Toutes les nuits je rêve de me faire enlacer dans vos bras, et pourquoi pas, écouter à nouveau le chant de cet oiseau et reconnaître toutes ses notes. Hélas Henri, je ne sais comment détourner le radar de mon mari. Mais qu'ais-je donc fais au bon Dieu pour vivre avec un tel incapable ? La délivrance je souhaite, je veux être aussi libre qu'un oiseau et me faire piéger par vous. Mes souvenirs sont intacts, j'ai la parfaite image de vous et moi, sur cette yole. La parfaite image de notre amour encore enfoui sous terre à ce moment là. La parfaite image de vous, prospectant mon visage pour y trouver mes lèvres fuyantes. Je ne savais ce qu'était l'amour, cette poésie des sens. Je vous en remercie, mon cœur vous aime encore. Il vous aime depuis le retour sur Paris, jusqu'aujourd'hui. Mon âme est comme perdue dans les limbes. Vous savez Henri, je retourne une fois par mois dans ces bois, avec une espérance incommensurable de retrouver mon jules, tant rêvé comme mari. Cela ne sera jamais possible. Je vivrai avec cette boule au ventre. Une boule que je désirerais dissoudre dans votre bain d'amour.

Me voilà, laissant couler une goutte d'eau sur cette lettre. Ce n'est pas l'envie qui manque, mais la possibilité. Henri, vous serez à jamais maître de ma raison. Avec toute la bonté et l'amour que j'ai