Lettre Persane Paris
I- Paris, au centre du monde ?
Marivaux écrit en 1734 que « Paris c’est le monde, le reste de la terre n’en est que les faubourgs »
Paris en 1789 compte 700 000 habitants. C’est une grande métropole traversée par des flux migratoires. Le flot continuel d’étrangers symbolisé par Rica côtoie aussi bien les pauvres et ces étrangers sont fascinés par une noblesse avide de consommation. Rica exprime sa fascination à la fois pour cette impression de foule et de mélanges sociaux qui donnent à la ville un certain désordre. Parmi les flux qui se rassemblent à Paris, de nombreux intellectuels y séjournent car la capitale demeure un poste d’observation privilégié pour observer une société en mutation, et est propice à un foisonnement intellectuel. Usbek ne s’exile t-il pas pour apprendre les sciences ?
En effet, Usbek écrit que « le dessein de Rica et le sien est de se rendre à Paris qui est le siège de l’empire de l’Europe. »
Paris est choisi par Montesquieu car la capitale française condense tous les éléments qui caractérisaient la société européenne urbaine d’antan et il semblerait que le parisien mieux que quiconque peut appréhender les vicissitudes de la condition humaine. Paris semble alors être l’épicentre de l’Europe. Ce rôle moteur peut être vu dans une des lettres de Rica : il explique que le prince imprime le caractère de son esprit à la cour, la cour à la ville, la ville aux provinces. L’âme du souverain est un moule qui donne forme à toutes les autres. Puisque Paris concentre et émet tous les flux nous voyons que l’espace empirique loin d’être isotrope est alors polarisé autour de Paris.
II- Paris : une ville enchanteresse ?
- le théâtre comme hétérotopie
Analyse du théâtre : Rica raconte qu’à Paris il vit une chose assez singulière quoiqu’elle y était très courante. Le peuple se confinait dans un petit espace du nom de théâtre où l’on y joue une comédie. Le théâtre est un lieu qui a une importance