lettre d'eugène de rastignac
Cher Hector,
J’espère que tu vas bien. J’ai quelque chose à te raconter. Un matin, alors que j’étais dans ma chambre à la pension, un homme s’est installé dans la chambre à côté de la mienne. Il avait l’air dépourvu de tout et gravement malade. Il se nommait Mr Goriot mais on l’appelait Père Goriot. C’est un ancien commerçant qui a fait fortune mais il a dû la donnée à ses filles pour satisfaire leurs désirs. Il les a mariées à de riches aristocrates. Très affaibli, il est mort d’une crise d’apoplexie suite à une énième demande d’argent de ses filles. A sa mort, j’ai prévenu ses filles. J’ai attendu le dernier moment mais personnes ne m’a répondu. Mon ami Bianchon et moi avons dû financer ses obsèques. J’ai même dû vendre la montre dont j’étais tant attaché pour subvenir aux obsèques. Le jour de la cérémonie, j’étais seul avec Christophe, un domestique de la pension. Pour commencer, nous étions tous les deux avec les deux prêtres, l’enfant de chœur et le bedeau dans la petite chapelle de l’Eglise de Saint-Etienne-du-Mont. Cet endroit était bas et sombre. Je cherchais les filles du Père Goriot. Je fis le tour de la chapelle mais je ne vis personnes. Nous nous assîmes et commençâmes la cérémonie. Ils chantèrent un psaume, le Libera et le De profundis. Elle ne dura qu’une vingtaine de minutes. C’était tout ce que l’on pouvait avoir pour soixante-dix francs. A la fin de la messe, le prêtre a eu la gentillesse d’accueillir Christophe et moi dans sa voiture. Mais sur le chemin du cimetière, j’ai vu les voitures armoriées des filles du Père Goriot. A ce moment-là, je pensais que Delphine et Anastasie avaient juste eu un empêchement et qu’elles seraient au cimetière mais la vérité s’avéra être tout autre. Arrivé au cimetière, je