Senghor et la foi
Je remercie les initiateurs de cette rencontre, de l’opportunité qu’ils m’offrent, d’échanger sur un thème fondamental dans la vie et dans l’œuvre de Léopold Sédar Senghor. J’avoue qu’il est difficile de connaître et d’expliquer l’œuvre de Senghor, cependant je reconnais qu’il est encore qu’il est plus facile de parler de Senghor, car tous les attributs de gloire et d’honneur, tous les témoignages de gratitude se conforment à l’immensité immuable de sa personnalité, à l’éternité de la splendeur de son être. Ainsi, pour nous inscrire dans le thème qui a été retenu, nous allons axer notre intervention sur une analyse l’itinéraire spirituel de l’homme des traditions de sa naissance à l’universalisme des cultures. Et pour cela nous avons retenu trois orientations majeures : * Sa foi aux valeurs traditionnelles de son terroir. * Sa foi à la religion chrétienne. * Sa foi en l’homme.
Le Royaume d’enfance a été pour Senghor un capital de valeurs spirituelles, un réservoir de chaleur affective, réservoir dans lequel il a eu à puiser les éléments et les arguments de sa poésie : « puisqu’il faut m’expliquer sur mes poèmes, je confesserai encore que tous les êtres qu’ils évoquent sont de mon terroir », disait-il. Sa poésie est alors un enracinement dans les valeurs de son terroir natal. Un acte religieux donc, par lequel le poète revigore et purifie son âme : « s’abreuver à la source de Simal, effectuer le pèlerinage au sanctuaire des Ancêtres ». Sa poésie est l’expression es valeurs socio-culturelles du monde sérère : Les chansons lointaines de Nga , sa nourrice. Elle est l’expression mystico-religieuse des croyances traditionnelles, quand elle se fait l’écho des paroles de Toko Waly, l’oncle qui explique à son petit neveu les signes que disent « les Ancêtres dans la sérénité des constellations » Senghor a été façonné et fasciné par les valeurs de son terroir natal, ainsi, ses poèmes ne seront qu’une sorte de recréation, à la fois