« Au destin,
Petit être candide j’étais, avide de découvrir les merveilleux secrets que recèle l’amour, empressée de recevoir ce bouquet imprégné d’effluves envoutants… Impatience innocente… Mortelle. Mon cœur était gros, gonflé de passion tel un fruit ne cherchant qu’à être cueilli. Mais voilà, tu m’as trahie. Tu as laissé la mauvaise personne s’emparer d’une chose aussi précieuse que ce bourgeon battant avec frénésie. Il a kidnappé mon cœur, encerclé de sa douleur et enveloppé de sa chaleur. Tu m’as trahie, te dis-je ! Tu m’as fait croire à des instants de magie surfaite, moments de bonheur imaginé. Quand nos souffles se sont entremêlés, tu as laissé ce tourbillon passionné s’emparer de ma conscience, mon cœur a flanché. Je fus emprisonné dans ce filet qu’était l’amour. Entends-moi ! Mesure mon malheur, ma souffrance éternelle. Je ne peux étouffer mes pleurs étranglés, je me vide chaque jour un peu plus d’un sentiment autrefois appelé soif de vivre, je m’éteins, mon feu embrasé ne perdurera pas. Tu prendras plaisir à voir chaque infime flamme mourir encore et encore. N’as-tu point honte ? Vois-tu ces bleus, marques laissées par un être démoniaque, machiavélique sous une apparence humaine angélique ? Entendais-tu mes cris effrénés emplis d’une douleur sans bornes ? Je te suppliais… Je mourais… Tu as cédé à ses besoins pervers, il me martyrisait. Affliction. Peine. Il me battait, sans regrets. Il m’avait attirée, et moi naïve, amourachée, minuscule chose sans cervelle, je me suis laissée entrainée dans cette cage moisie, cette prison putride, atelier de sévices, qui défiait toute cruauté possible. Je croyais être son précieux écrin. J’espérais qu’une force supérieure pourrait me protéger. Stupidité. J’implorais. Tu as ignoré mes supplications déchirées de soubresauts car je pleurais. Il me frappait, me frappait jusqu’à ce que chair s’éreinte, jusqu’à ce que de petites gouttes ensanglantées apparaissent, jusqu’à ce que je gémisse de douleur. Nous aurions pu