Lettre
Monsieur Rousseau,
J'ai pris connaissance de votre livre : Emile ou de l'Education et je souhaiterais vous faire part de mon désaccord.
Tout d'abord, vous parlez de l'éducation des enfants, vous dites que mes fables par leur naïveté les abusent, car selon vous la facilité des fables n'instruit pas.
Or, cela est évidement faux, comme je l'ai dit dans ma lettre à Monseigneur le Dauphin : « Je chante les héros dont Esope est le père, histoire encor que mensongère, contient des vérités qui servent de leçon » (v 1 à 3) . Ainsi à travers l'apologue, mes fables plaisent pour instruire. Elles sont attrayante et captent le lecteur par leur facilité. Je m'efforce à simplifier ces fables essentiellement dans le but de conquérir un public plus large. Je cite dans ma préface : « Il faut rendre bonnes les habitudes pendant quelles sont encore indifférente au bien ou au mal » ( l 1 à 2). Il faut faire preuve de pédagogie, la fable va aider l'éducation des enfants et donc les instruire.
Vous êtes d'accord sur le fait que les fables peuvent instruire les hommes mais vous dites qu'elles inculquent des vérités voilées.
Mon cher Rousseau, par l'apologue on arrive à interpeller les hommes. Je cite dans ma quatrième fable du livre xiii : « L'animal aux têtes frivoles ne daignait l'écouter, l'harangeur prit un autre tour » (v 11 à 15). Un trait de fable en eut l'honneur. J'ai recours au bestiaire pour plaire, ainsi à travers le plaisir je vais capter l'attention comme le fit l'orateur avec sa patrie : « L'assemblée par l'apologue réveillé, se donne entière à l'Orateur » (v 30 à 31). La fable à travers ce voile est plus adapté au goût de l'enfance qui anime éternellement les hommes.
Selon vous, les leçons que j'apporte aux enfants par mes fables sont si disproportionnée à leur age, qu'elles porteraient plus au vice qu'à la vertu.
J’espérais un peu plus de subtilité de votre part, ne faut il pas considérer en tout chose la fin comme je