Lettre
Les Lettres Persanes est un roman épistolaire publié en 1721. Il s’agit d’une satire. C’est une synthèse brillante de l’esprit de régence, des modes littéraires de l’époque. On pense que ces lettres auraient été écrites en 1717 mais elles font référence à une époque très ciblée qui s’étend sur 8 années : de 1712 à 1720. Ces lettres sont marquées par le vent de libéralisation qui suit la mort de Louis XIV. Y figurent : fantaisie, humour, la manière de prendre les choses à distance et avec une fausse désinvolture. Tout rappelle les caractéristiques d’une vie où l’apparence prend le pas sur la réalité. Importance extrême de l’apparence extérieure : tenue vestimentaire. Métamorphose des modes. Montesquieu s’adapte parfaitement à l’esprit de l’époque. Les modes littéraires de l’époque sont : l’exotisme du goût du jour. On raffole de tous les récits de voyages se référant à l’Orient. Il s’inscrit dans une tradition épistolaire qu’il modifie pour mettre la fiction au service d’une efficacité critique. Il y a aussi la contestation : le regard étranger dépaysé cerne les choses de manière inattendue ; la naïveté va souligner les distorsions au conformisme anesthésiant. Les lettres persanes annoncent l’esprit des lois avec une contestation à la fois sociale, religieuse et politique. Son efficacité peut être atténuée par le caractère brillant et mondain de l’écriture.
I- Expression de l’étonnement
L’étonnement caractérise l’attitude de Rica et de Rusbeck. Il s’exprime de deux manières : par l’utilisation de termes qui caractérisent l’attitude étonnée traduisant la surprise, et de manière indirecte par la présentation de découvertes étonnantes.
1-Expressions directes
l.8 : « Tu ne me croirais peut-être pas » l.18 : « Je n’ai eu à peine le temps m’étonner » l.31 : « ce que je te dis de ce prince ne doit pas t’étonner… »
La récurrence du verbe « étonner » souligne un état de surprise constant.
2-