Les Lettres persanes paru anonymement en 1721 furent écrit par Montesquieu, écrivain français des lumières. C'est un roman épistolaire. Il y fait parler deux voyageurs persans, Usbek et Rica, originaires d’Ispahan. Les lettres racontent leur voyage en Europe et leur découverte étonnée des mœurs et des régimes en vigueur. Grâce à leur ignorance orientale, l’écrivain brosse un portrait satirique de la société occidentale, française en particulier. L'extrait que nous allons étudié constitue les dernières lignes du roman. Cette lettre laisse la parole à Roxanne, l'une des femmes du Sultan Ubsek. Elle y revendique sa trahison et annonce son suicide. Il s'agira donc de voir En quoi cette dernière lettre conduit à un dénouement tragique ? Tout d'abord, nous nous pencherons sur les visées de cette lettre, et enfin sur ce dénouement axée sur le suicide "en direct" de Roxanne, telle une héroïne tragique.

I. Les visées de la lettre.

1. Les aveux de Roxanne.

La lettre commence par "Oui" cela introduit les aveux de Roxanne, c'est comme une réponse affirmative et évidente à une question posée. Son aveu est complet. Elle avoue d'une part son crime, elle a tué les eunuques qui ont assassinés son amant "Je viens d'envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges qui ont répandu le plus beau sang du monde" l 5-6. D'autre part, elle avoue son amour inconditionnelle pour ce dernier "le seul homme qui me retenait à la vie" l4 et également à travers, la periphrase "le plus beau sang du monde" l6 qui utilise superlatif et métonymie. Roxanne révèle de façon cynique qu'elle a trompé Usbek "Oui, je t'ai trompée" l 1 , qu'elle s'est "jouée de sa jalousie" l2, mais également qu'elle va mettre fin à ses jours. En commettant cet acte, elle revendique la liberté qu'elle prétend avoir toujours eu malgré la servitude dans laquelle Usbek la faisait vivre "ton affreux serail" l2. Ces années de soumission lui paraissent comme une humiliation, l'emploi du futur connote bien la marque