Liaisons dangereuses : quelle est la place de l’humour et de l’ironie dans le roman et dans le film ?
Dans son roman épistolaire Les Liaisons dangereuses, Choderlos de Laclos met en scène deux libertins du XVIII° siècle, la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont interprétés respectivement par Glenn Close et John Malkovich dans l’interprétation cinématographique de Frears. Véritables stratèges dans l’art de la séduction et de la corruption, ils manient le langage d’une main de maître et l’ironie constitue leur arme favorite. On s’interrogera sur la place occupée par cette ironie et l’humour dans chacune des deux œuvres. Nous verrons dans un premier temps que l’ironie correspond au langage des libertin à partir duquel s’établit la relation de complicité entre les deux personnages. Puis, nous montrerons que l’ironie est aussi une arme et si ils en sont les destinataires, ils peuvent également en être les victimes. Enfin, on s’interrogera à l’ironie de l’auteur lui-même.
Cette ironie, très présente dans l’œuvre de Laclos, est essentiellement visible au sein des lettres du Vicomte ou de la Marquise. En effet, elle correspond à un véritable mode de communication, à un langage à part entière qui est celui des libertins. C’est à partir de ce langage que s’établit la relation de connivence, de complicité qui lie les deux roués. Cela s’illustre par deux aspects. Tout d’abord, l’ironie est très présente au sein des échanges épistoliers qui se font directement entre le Vicomte et la Marquise. En effet, dans presque chacune de leur lettre, ils se moquent de leur victimes et de leur valeurs de manière implicite. Ainsi, il existe un décalage permanent entre la lettre de l’énoncé et son sens. Si ce décalage peut être déceler par l’autre, c’est parce qu’ils ont tous les deux les mêmes codes. On notera par exemple que les personnages de Danceny et de Cécile sont sans cesse tournés au ridicule par les libertins. L’ironie à leur égard est permanente et ils sont sans cesse